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[GUIDE] Nettoyer et régler, 'calibrer' la lentille d'un lecteur/graveur CD

  |   202007  |   Commentaires (42)  |  Compact Disc (CD)
Dans la mesure où cette page est plutôt fournie, les explications qui y figurent ont été découpées en 2 parties, la première s'adresse aux novices pressés, la seconde est destinée aux personnes qui souhaitent un peu approfondir le sujet.

Première partie (vulgarisation)



Comment fonctionne un lecteur CD ?



Avant tout chose, histoire de poser les bases, si vous n'êtes pas familier avec le principe de fonctionnement d'un appareil à lecture de disque laser, visionnez la petite vidéo suivante :





Le cas des disques de nettoyage



cdclean0



Commençons par cette belle semi-arnaque, histoire qu'au moins vous ne déboursiez pas 10 euros pour rien. Évitez-les. Le premier problème, c'est que leur nettoyage n'est qu'approximatif. Ces disques de nettoyage fonctionnent tous de la même manière : une ou plusieurs petites brosses minuscules, collées sur la surface du CD, vont aller frotter la lentille lorsque le disque rentre en rotation pour lire.

cdclean1



Le problème c'est que la poussière (la principale responsable) ne se dépose pas uniquement sur la lentille elle même, mais tout autour également, et elle vient aussi salir d'autres éléments, par exemple le prisme et le miroir qui sont placés en dessous de la lentille (voir plus loin). Et à ces endroits tout aussi importants, le CD de nettoyage n'y peut absolument rien. De plus, et il faut le signaler, ils ne vous seront d'aucune utilité si la lentille (la pièce qui lit le disque) est très encrassée. Si votre lecteur ne reconnaît pas le disque d'entrée de jeu, il ne reconnaîtra pas le disque de nettoyage non plus. Comme votre disque de nettoyage ne sera pas mis en rotation (car la lentille ne détecte pas la présence du CD), les brosses du cd de nettoyage ne serviront absolument à rien. Il faut savoir au préalable si déjà votre platine/lecteur fait tourner le moteur CD avant d'essayer de lire le disque. Ce qui n'est pas le cas de la majorité des lecteurs CD/DVD d'aujourd'hui. Cela dépend des modèles... Chez certains ces CD de nettoyage fonctionnent mais on peut dire que c'est un coup de bol.

Un peu de vocabulaire...



Depuis le début, j'ai volontairement triché en vous parlant de "lentille" afin de vous mettre dans le bain, maintenant il est temps pour vous de parler correctement. Par abus de langage, beaucoup de gens parlent de "lentille" ou de "laser". Attention, ne confondez pas le terme de "lentille" avec celui de "bloc optique" aussi appelé "OPU" pour "Optical Pick-Up" (en anglais). Ce sont deux choses bien différentes.

Le bloc optique désigne la pièce globale (l'élément au complet) qui se déplace pour lire le disque. Selon les modèles, il renferme une ou plusieurs lentilles (dont certaines internes), des miroirs, des prismes, une diode laser, des photodiodes, un circuit d'imprimé, des aimants, des potentiomètres, d'un ou plusieurs connecteurs, d'une protection antistatique, etc... et il en existe des tonnes de sortes. La lentille (externe), n'est qu'un élément du bloc optique, la partie la plus connue du grand public. Celle par laquelle le rayon laser qui frappe le disque sors et rentre. Il existe des blocs optiques avec 2 lentilles.

schema_opu


bloc optique lentille



Késako ?



Un bloc optique, comme son nom l'indique, embarque tout un système enfermé (d'où le terme de bloc, comme une sorte de petite boite noire), au fonctionnement complexe, pour lire un un disque réfléchissant en s'aidant de la lumière laser envoyée puis ensuite évaluée par un capteur (d'où le terme d'optique).

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L'intérieur d'un bloc optique, dans lequel le rayon laser suit un véritable jeu de piste.



Le bloc optique est un organe d'extrême précision et fragile. Il craint les décharges électrostatiques (ESD).

cdplay


Résumé du fonctionnement du bloc optique



Quelques petites précisions



Il existe bon nombre de modèles de blocs optiques différents glissés dans les appareils "laser" depuis près de 40 ans. Leur fonctionnement est identique mais ils ne sont pas tous conçus de la même façon, leurs tailles, leurs connexions, leurs formes varient. Ils sont très différents selon le type de support qu'ils doivent savoir lire CD, DVD, Laserdisc, Minidisc ou encore Blu-ray. C'est un peu comme les voitures, beaucoup de marques, de modèles et de façons différentes de produire pour la même finalité.

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Quelques modèles de blocs optiques...



Quelques généralités :

  • Les blocs optiques sont tous référencés par un numéro de modèle. Une petite étiquette ou une inscription gravée/moulée est présente quelque part pour l'identifier.
  • Certains constructeurs de blocs optiques en fabriquent pour les appareils d'autres marques.
  • Certains modèles de blocs optiques sont interchangeables entre-eux, mais l'immense majorité non.
  • Certains blocs optiques anciens et/ou particuliers sont très difficiles à trouver. Ils sont même parfois épuisés et ne peuvent plus être livrés en pièce neuve originale pour réparer un appareil. Il faut donc dans certains cas "cannibaliser" un autre appareil d'occasion similaire...


Saleté, je te hais !



Le plus souvent, la poussière est la principale responsable des problèmes de lecture sur le long terme, car elle laisse un voile qui empêche la lumière du rayon laser de sortir par la lentille et d'aller frapper le disque. Même chose pour le trajet du retour : le rayon réfléchit par le disque, revient également affaibli dans le bloc optique. Comme pour un CD qui serait très sale. La lecture est donc moins nette, or souvenez-vous, dans un bloc optique tout repose sur la bonne vision et perception du rayon laser. On peut faire une analogie avec le monde la photo ou de la vidéo : si l'objectif de votre caméra est sale, forcément vos images ne seront pas bonnes ou seront ternes comme si un voile gris ou blanc venait à rendre l'image pâle. Du coup, vous allez nettoyer l'objectif de votre caméra avec un chiffon. Ici c'est un peu ce que ferait un CD de nettoyage avec la lentille du bloc optique. Vous agissez en surface, sur une partie externe de l'appareil. La plupart du temps tout va mieux, votre objectif est maintenant propre et l'image de votre caméscope redevient parfaite.

Déjà un bloc optique ça attire (un peu) la poussière de facto dès que ça lit un disque. Comment ? Tout simplement parce qu'une partie du bloc optique génère un petit champ magnétique, à cause de petites bobines et d'aimants qui servent à "orienter" (faire bouger) la lentille. Et oui, vous ne le saviez peut-être pas mais lorsqu'elle lit un disque, la lentille a la bougeotte, c'est pour ça qu'elle est "mobile", toujours en suspension, elle est toujours en train de faire des petits mouvements très légers. Et les champs électrostatiques, ça attire la poussière. Les bobines et les aimants sont nécessaires pour réaliser deux fonctions essentielles à la bonne lecture d'un disque optique :

  • le tracking, c'est à dire le "suivi de piste" en français, la lentille se doit de suivre la spirale de données gravée sur le disque. La lentille bouge à l'horizontale.

    cdspiral


    Le spirale de données

  • le focus, c'est à dire la focalisation, la mise au point du spot laser pointé sur le disque. La lentille bouge à la verticale (monte et descend). Par exemple, si votre CD/DVD est voilé, la lentille montera et descendra plusieurs fois par seconde autant que nécessaire pour compenser la différence de hauteur sur la partie du disque qui ne serait pas plate. Ceci afin de conserver le point le plus net. Même si elle doit faire des "bonds" à vive allure.


Dans le jargon technique ce montage avec ces aimants et bobines s'appelle un actuateur (magnétique), "actuator" en anglais. L'actuateur est piloté par les circuits électroniques d'asservissement (servo) de l'appareil.

Certaines lentilles sont suspendues avec un montage en nylon (en blanc) :

actuateur1


Ou par des filaments très fins :

actuateur2


Ou pivotent autour d'un axe vertical :

actuateur3





Ventilateurs: Je t'aime, moi non plus



De nos jours, bon nombre de lecteurs Blu-Ray, ou de consoles vendus dans le commerce, sont équipés d'un ventilateur interne. Ce ventilateur est nécessaire pour refroidir des composants électroniques, mais il brasse également de la poussière, celle qui vous entoure. Et lorsque l'on met un ventilateur à proximité d'une mécanique de lecture CD/DVD/Blu-ray, le tout confiné dans un même appareil, il faut s'attendre à ce que bloc optique s'encrasse encore plus rapidement que la normale, que s'il n'y avait pas de ventilateur... Vous voilà prévenus. :p

ps2



Le meilleur exemple est la Playstation 2 (la toute première). C'est le premier produit "laser" vendu en grande quantité qui contient un ventilateur. Ce ventilateur (intégré) de la Playstation 2 est la pièce qui a eu raison d'un bon nombre de blocs optiques "déclarés comme hors service" par les S.A.V., alors qu'ils étaient simplement encrassés par la poussière, poussière emmenée par le filet d'air produit par ce ventilateur. En effet celui-ci fonctionne en continu.

Alors, comment faire un bon nettoyage ?



En premier lieu : débranchez votre appareil (et retirez les piles/batteries).

Déjà il faut dépoussiérer. Et pour cela, il faut avoir accès à cette lentille, voire encore mieux au bloc optique entier lui-même. La première chose à faire est un dépoussiérage complet de l'appareil. Après une fois que votre appareil est un peu plus propre, on s'attarde ensuite particulièrement sur le bloc optique, le mieux étant de l'avoir extrait de l'appareil pour s'en occuper à part. Mais on peut quand même lui faire un brin de toilette sur place lorsqu'il est encore dans l'appareil. Selon l'appareil le bloc optique est plus ou moins facilement visible et accessible... Pour plus de facilité, vous pouvez tenter de retirer (dé-clipser) le cache protecteur noir qui équipe certains blocs optiques. Sa forme varie selon les modèles :

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Le bloc Sony KHS-400B de la PS2 et son cache noir déclipsable



La délicate lentille



N'oubliez pas d'avoir débranché votre appareil au préalable.

Pour nettoyer plus spécifiquement la lentille, la méthode ultra-classique, celle déjà expliquée partout sur le web : avec le coton-tige légèrement imbibé. Il s'agit de frotter en deux passes seulement la lentille pour récupérer sur notre coton-tige toute la saleté qui se trouve à sa surface.



Quel produit doit-on utiliser pour nettoyer la lentille ?



Déjà passer un petit coup de poire soufflante, on en trouve facilement sur internet, Ensuite pour les produits, à vrai dire deux écoles s'affrontent, les uns conseillent de l'alcool isopropylique, c'est à dire de l'alcool pur à près de 99% et les autres prônent l'eau déminéralisée toute simple ou un nettoyant spécial pour pour optiques (d'appareils photo). Pour ma part j'utilise l'alcool isopropylique, les autres estiment que ce produit pourrait attaquer la lentille chez certains constructeurs, chose que je n'ai jamais vérifiée. Visiblement il y aurait une distinction à faire entre les lentilles en verre et celles en plastique. L'alcool isopropylique peut être utilisé mais avec parcimonie, donc ne pas nettoyer 30 fois une même lentille avec ce produit.

Où trouver ces produits ?



  • L'alcool isopropylique est disponible en pharmacie, droguerie ou sur eBay.
  • L'eau déminéralisée est trouvable dans n'importe quel supermarché ou droguerie.


Les alternatives possibles et inoffensives



  • Vapo Compact Vu de la marque Eau Écarlate. Aussi efficace et surtout sans danger.

    vapo_compact_vu

  • Alcool à brûler : ça pue et ça laisse des traces blanchâtres si on le laisse sécher seul. Réclame un bon séchage manuel immédiat avec le coté sec du coton-tige.
  • Produit vitre : Contient du colorant bleu. Laisse des traces si on le laisse sécher. Réclame un bon séchage manuel immédiat avec le coté sec du coton-tige.


Les produits à proscrire



  • Acétone : fait fondre le plastique, la lentille est opacifiée -> déchetterie.
  • Dissolvant (pour ongles) : idem acétone, dissout le plastique.
  • Eau du robinet : à cause du calcaire qui laisse des traces et des minéraux qui peuvent rayer la surface de la lentille.
  • White spirit : laisse un filet gras.


Le tabagisme passif du bloc optique



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Attention aux dégâts que peuvent provoquer la fumée de cigarette (goudron). Quand elle touche en profondeur le bloc optique il n'y a plus grand chose à faire. Si vous avez beaucoup fumé à proximité de votre appareil, la fumée va laisser un voile de suie, les pièces internes du bloc optique peuvent avoir été ternies/jaunies. Pour tenter de nettoyer l'intérieur du bloc optique altéré par de la fumée de cigarette ou simplement "pollué", certains vous montrent des tutoriels comme ici sur un Sony KHS-400B. Mais comme indiqué dans l'article : "le résultat n'est pas du tout garanti". Et si vous n'utilisez pas de l'alcool isopropylique (pur) : en séchant il est fort à parier que le liquide que vous avez utilisé va laisser des traces sur les pièces internes du bloc optique (lentilles / prismes / miroirs). Traces, qui, bien entendu n'amélioreront en rien le passage du rayon laser, et finalement le fonctionnement de la pièce. Un bloc optique qui a été trop longtemps dans un environnement fumeur, c'est cuit pour lui.

Comment préserver ses lecteurs lasers ???



Il n'y a qu'une seule règle à respecter : votre appareil doit se situer dans un environnement le plus sain possible. Le bloc optique peut être pollué par nombre de particules volatiles. Et vous l'avez compris cela en perturbe le bon fonctionnement.

  • éliminez la poussière de son environnement, n'attendez pas qu'elle s'infiltre dans votre appareil,
  • dès que vous apercevez les aérations de votre appareil encrassées, n'attendez pas pour passer un coup d'air comprimé dedans,
  • ne fumez pas à proximité, comme expliqué dans la partie précédente,
  • si l'appareil est dans la cuisine, attention aux vapeurs d'huiles et de graisses liées à la cuisson,
  • éloignez votre appareil ou recouvrez-le d'un tissu ou d'un plastique enveloppant si vous faites des travaux du genre ponçage, plâtre, peinture à la bombe, etc... ,
  • laissez votre appareil à l'air libre dans un espace aéré, ne le confinez pas au fond d'un meuble fermé sous la télé...
  • ne stockez pas votre appareil tel quel dans un endroit humide comme une cave, enfermez-le un emballage assez hermétique.


Évidemment ces conseils ne constituent en rien un remède miracle.

La contrefaçon de blocs optiques



Il existe des blocs optiques de contrefaçon, des ersatz disponibles partout sur le web. Comme par exemple 99% des modèles Sony KSS-213B/C/Q/E/F/Z :lol que vous trouverez sont de nos jours des copies chinoises. Sony ne fabriquant plus la pièce depuis un petit moment. :p Pour plus d'infos concernant le bloc KSS-213, allez voir cet autre article. Sur le plan esthétique la finition n'est pas toujours bonne mais la pièce fonctionnera quand même. Sur le plan technique cela dépend sur quoi vous tombez, c'est la loterie.

Leur fonctionnement est-il garanti ?



Normalement oui, sinon il faut voir avec la boutique et le vendeur pour se faire rembourser. Il est censé vous vendre quelque chose de fonctionnel. Pensez à enlever la protection antistatique (voir-ci dessous).

Sont-ils fiables ?



Je ne sais pas, à vous de tester. J'ai plusieurs KSS-213 non originaux chez moi et tous sont OK. De toute façon il vaut mieux une contrefaçon qui fonctionne qu'un original défectueux. Je n'ai rien contre les blocs optiques copiés qui sont destinés aux lecteurs de cd-audio (tel que le KSS-213) ou encore ceux pour la Playstation1 (KSM-440BAM par exemple). Ils font bien leur boulot car le support est de type CD (qui est bien maîtrisé). Ce sont les moins difficiles à fabriquer, et ce sont donc ceux qui ont le moins de défauts. Donc même si la qualité de fabrication n'est pas tip-top, ça passe encore. Par contre dès qu'on touche le support DVD ou Blu-Ray, c'est la grosse loterie ! A l'époque de la Playstation 2 certaines boutiques n'hésitaient pas à revendre des copies chinoises de 3ème zone semi-HS, ou des blocs d'occasion "recyclés" issues de console HS à moitié encrassées, etc... Donc la dessus je dis : prudence. Il suffit de regarder les forums hardware de jeux-vidéos, pour voir que ces blocs optiques d'origines diverses, variées et douteuses, c'est au petit bonheur la chance.

On passe à la partie 2, OBI-WAN es-tu prêt ?

Seconde partie - Pour les experts



Où se trouve la protection antistatique sur le bloc optique ?



La quasi totalité des blocs optiques neufs sont équipés d'une protection antistatique. Cette protection sert à éviter de "zapper" la diode laser si vous le manipulez alors que vous êtes chargé d'électricité statique. Cela vous est sûrement arrivé une fois de la subir en faisant la bise à quelqu'un. Cette protection se présente quasi toujours sous la forme d'une ou plusieurs bille(s) de soudure apposée(s) par le fabriquant soit sur le bloc optique lui-même, soit sur sa nappe. La bille de soudure court-circuite la broche d'alimentation du laser (LD) avec la masse (GND). Lors de l'installation d'un bloc optique neuf, cette bille de soudure doit être retirée une fois que vous avez relié la nappe du bloc optique au reste du lecteur, normalement pas avant. Vous pouvez le faire avant pour plus de commodité (il n'est dès fois pas facile de dessouder cette bille une fois le bloc connecté au lecteur). Le bloc optique neuf ne fonctionnera pas tant que ce point antistatique ne sera pas retiré. Selon le modèle du bloc optique ces billes ne sont évidemment pas au même-endroit :

esd1


esd2


esd3



Sur certains blocs optiques Philips (modèles VAMxxxx), il n'y a pas de soudure antistatique mais ils ont une pince sur le connecteur de la nappe. On peut le substituer par un trombone.

philipsvam


paperclip



J'ai oublié de retirer le point antistatique avant de l'installer ! Est-ce grave ?



Généralement non, cela ne cause pas de dégâts aux circuits de lecture (sauf exception). Retirez votre bloc optique du lecteur. Dessoudez le point antistatique que vous avez oublié et remettez-le en place.

Comment retirer la protection antistatique ?



Utilisez un fer à souder 25 watts (cela devrait suffire) et de la tresse à dessouder. Utiliser de préférence une panne fine. Si vous n'avez pas de fer à souder chez vous, éviter le gros fer à souder vendu au Castorama/Leroy Merlin du coin, leur panne est trop grosse pour un tel travail. Préférer par exemple un JBC 30S afin de faire un travail plus précis. Toujours privilégier le port d'un bracelet antistatique ou d'un tapis antistatique lors de vos manipulations sur un bloc optique. Voici une vidéo qui explique bien le principe :





Petit tutoriel bien fait pour bien utiliser la tresse à dessouder : http://www.gamoover.net/Forums/index.php?topic=18627. Si vous prélevez un bloc optique fonctionnel sur un lecteur pour pièce détachée afin de le monter plus tard, vous pouvez lui remettre son point antistatique afin de le conserver protégé jusqu'à sa nouvelle implantation dans un autre appareil. Conclusion : un bloc optique avec une protection antistatique ne veut pas forcément dire qu'il est neuf, la protection antistatique pouvant avoir été rajoutée à la main à sa dépose. :whistle

Faut-il toucher au(x) potard(s) de la lentille ? Comment régler la puissance du laser ?



Certains par le biais de tutoriels vous incitent à "CALIBRER" la lentille. Un peu comme si ils avaient trouvé un remède miracle. Je me fend toujours la gueule à chaque fois que je vais sur Youtube pour voir si un 285471789ème aficionados de PS2/PS3 ou encore de Xbox 360 nous pond une vidéo sur comment nettoyer une lentille et la "CALIBRER". Les personnes qui vous proposent de tourner d'un quart de tour, 20°, etc..., sont des ignares. Cette méthode est bien trop approximative. La puissance de la diode laser émettrice du bloc optique est étalonnée en usine.

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Le but de cette résistance variable est de régler la puissance d’émission lumineuse de la diode laser. Plus la valeur de la résistance ajustable diminue, plus la tension d'alimentation de la diode laser sera élevée, ainsi la puissance d'émission lumineuse du rayon laser sera augmentée. Seulement c'est oublier le montage APC monté dans certains lecteurs. L'APC, c'est "Automatic Power Control", le "contrôle automatique de la puissance" en français. C'est un procédé d'asservissement qui permet au bloc optique ou aux circuits (tout dépend de comment l'appareil est conçu) de toujours connaître la réelle puissance du laser EN SORTIE à un instant T du début à la fin de sa vie, au sein même du bloc optique. C'est un réglage de contre-réaction, il peut-être refait manuellement si besoin. Il peut être soit physique (résistance ajustable) ou il peut-être électronique (valeur à rentrer dans le firmware), ou les deux à la fois. Chaque bloc optique est réglé de manière unitaire.

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Don't touch !



La diode laser n'est pas toujours la source du problème



Si vos CD ne sont pas aussi bien lus qu'auparavant (sauts, etc...) c'est souvent que quelque chose d'exogène vient perturber la bonne transmission de cette lumière laser entre les différents éléments de votre bloc optique (prisme, lentille et la photodiode) et le CD. Le problème n'est bien souvent pas la puissance d'émission, le problème est souvent ailleurs. Il ne sert à rien d'augmenter la puissance lumineuse si un filet de poussière ou des dépôts de fumée de cigarette se sont engouffrés au milieu du passage du rayon. Par analogie, c'est un peu comme si vous remplaciez l'ampoule du phare de votre voiture par un modèle plus lumineux alors que votre phare est tout bêtement sale devant. Si une lumière est plus puissante, elle va pouvoir parcourir plus de distance et aussi traverser quelque chose de plus opaque. Cela fonctionne, certes, mais ce n'est pas la bonne solution : les circuits de votre lecteur CD n’interpréteront pas le signal laser (la sortie RF) produit aussi bien. Gare à la correction d'erreur. Il n'y a pas de miracle.

Si le nettoyage de la lentille elle-même ne donne rien, il faut vérifier si le bloc optique est bien capable de bouger correctement sur le plan mécanique, il faut à ce stade enlever toute cause mécanique qui puisse gêner la lecture (vibrations, graisse figée, etc...). Si on s'est assuré qu'il n'y a aucun problème de ce coté-ci, on vérifie si rayon laser n'est pas dévié ou mal focalisé et il faudra envisager un nettoyage du bloc plus en profondeur (prisme, photodiode, seconde lentille, etc...) voire un remplacement définitif.

Les diodes laser perdent de leur intensité lumineuse avec le temps. Ce qui est à la fois vrai et faux. Elle se dégradent certes, mais elles ont tout de même une durée de vie identiques aux diodes LED classiques. En réalité, lorsqu'il se dégrade, une diode laser chauffe plus et réclame plus de puissance, plus de courant pour générer la même intensité lumineuse qu'à sa sortie d'usine. Et alors, un petit coup de punch sur la puissance laser pour augmenter sa tension et ça repart. Sauf que que vous raccourcirez sa durée de vie. Contrairement aux idées reçues, la diode laser n'est pas le composant qui pose le plus de soucis à l'intérieur des blocs optiques. Seuls certaines modèles sont touchés par des défauts de fabrication (les Philips CDM12/VAM12xx à base de Sharp LDGU et les KSS-151A/190A). Les pannes les plus rencontrées qui sont à l'origine des blocs optiques qui ne lisent plus rien sont :

  • 1 : lentille / bloc optique sale ou pollué (poussière/goudron) = empêche la lumière de passer.
  • 2 : dérèglement du focus / brins de l'actuateur tordus = suspension lentille biaisée = mauvais angle de frappe du rayon sur le disque.
  • 3 : mauvaise conception des circuits de gestion du tracking et du focus = bobines de l'actuateur fondues/coupées = suspension lentille biaisée = mauvais angle de frappe du rayon sur le disque (Exemple : PlayStation 2 V9-V12).
  • 4 : décollement de pièces à l'intérieur du bloc optique à cause du vieillissement de la colle époxy ou par chauffe, etc... = mauvais chemin du rayon laser.
  • 5 : bloc optique de travers, mauvais ressort de suspension (CDD2600/CDD3610...)


Votre bloc optique connaîtra souvent des soucis bien avant que le laser à semi-conducteur qui fabrique le rayon ne soit à bout :


Comment ajuster la puissance laser correctement ?



Ces réglages s'effectuent dans l'état de l'art à l'aide d'un oscilloscope en suivant les indications des manuels de service. C'est le minimum syndical pour faire un travail correct.

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On complète la chose avec un lasermètre, un instrument indispensable pour les blocs optiques pour Minidisc, c'est à dire un appareil mesureur de puissance laser (un "laser power meter" en anglais). Il sert à mesurer la puissance du rayon qui sort de la lentille. Ces appareils sont rares et pas destinés au grand public. On peut trouver le Sanwa LP1 ou encore le UNI-T UT385 sur internet. Comptez 100-150 euros. Perso j'ai un vieux Sanwa OPM-570L.

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Lasermètre

Capteur



On met l'appareil à régler en mode service (quand on peut), et on place le capteur optique du bâton inclinable en face de la lentille et on lit la mesure sur le cadran. On peut juger ainsi si le laser émis est trop faible ou trop fort et le régler correctement. Voici le fameux "eye pattern", en français le "Diagramme de l'œil" : (visualisation du signal RF issu des capteurs du bloc optique) visible à l'oscilloscope :

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Source : en_flag_16http://www.repairfaq.org/sam/cdfil.htm





Comme expliqué précédemment, ne vous fiez pas aux valeurs en ohms que vous pourrez glaner par ci par là sur les forums Internet pour ajuster ces potards... Demandez-leurs d'où ils sortent leurs chiffres, ce sera amusant. Chaque bloc optique installé est réglé de manière unitaire. C'est bien pour cela que sur les forums vous ne trouvez pas exactement la même valeur (en ohms) que vos voisins sur les potards lorsque vous comparez, même si c'est "proche". Ce qu'il faut réellement mesurer pour faire un bon réglage c'est :

  • d'une part comme expliqué ci-dessus, la hauteur (la tension càc) du signal RF AC (réception de lumière par les photodiodes). Le signal RF est trouvable sur un point de test dans la circuiterie. Pour cela un oscilloscope est indispensable.
  • d'autre part la puissance lumineuse de sortie mesurée au lasermètre (en mW).
  • et enfin pour les plus vaillants, l'intensité, de l'ordre de quelques mA consommée par cette diode laser (= valeur IOP pour les blocs optiques Minidiscs). C'est cette dernière valeur qui est la plus révélatrice de l'état d'usure de la diode laser.


Seules ces mesures permettent de déterminer l'état d'usure et de vérifier le bon fonctionnement d'un bloc optique. D'ailleurs si vous devez effectuer des réglages sur des résistances ajustables en métal pendant le fonctionnement de l'appareil, utilisez des tournevis en céramique ou plastique :

regl1


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Puis-je faire prendre un bain à mon optique ?



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Un "bain" devrait se faire uniquement avec de l'alcool isopropylique ou de l'eau déminéralisé voire distillée. Ces liquides n'attaquent pas les différents matériaux internes si on ne laisse pas longtemps, en contrepartie ils ne nettoient pas beaucoup. 2 à 3 minutes de plongée suffisent pour déloger les quelques petites particules de poussière qui pourrait gêner. Je ne vous conseille cette méthode qu'en dernier recours seulement, car là on rentre dans la technique gore de type "honteux bidouillage".

Passer mon bloc optique au bac à ultra-sons ?



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Je vous vois venir ;) , oui ça permettrait de le décrasser et de déloger les poussières non accessibles à l'intérieur sans problèmes. A essayer. Les micro-vibrations peuvent en effet décoller la saleté et rendre un bloc optique fonctionnel par la suite, mais cela peut également le ruiner, c'est quitte ou double. Les vibrations peuvent aussi faire bouger les différents éléments du bloc optiques (prisme, miroir, photodiode, colle silicone de accumulateur) qui sont collés au châssis en métal par le biais de colle (époxy). J'ai fait le test sur un KSS-213C pendant 10 minutes avec de l'IPA, la lentille s'est opacifiée. Préférer l'eau distillée pour cette opération.

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Diaporama d'un bloc optique (de Minidisc) disséqué, vous pourrez voir quelques éléments qui le compose :


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Voyage au cœur des entrailles d'un bloc optique



Sources / Plus de lecture pour approfondir



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